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Justice injustice et logement

4 mars 2008

L’histoire que vous allez lire est hallucinante…

L’histoire que vous allez lire est hallucinante…

 

Elle est même tout simplement incroyable. Pour autant elle est absolument authentique, seuls les noms propres ont été cachés. Elle ne se passe pas dans un lointain passé, barbare par définition, ni dans quelque territoire perdu, à peine mentionné sur les cartes et contrôlé par une guérilla sanguinaire.

Elle se passe… en France !!

Ça se passe en France, ça se vie en ce moment dans une ville moyenne de France, que rien ne semblait destiner, a priori, à entrer dans l’Histoire de cette façon-là !

Dans cette ville, une rue entière d’immeubles construits dans les années 60, HLMs de qualité, loués pendant trente ans, puis revendus, par appartements, aux occupants de préférence, ou par lot, à des investisseurs. Quand les délais impartis pour cette réaliser ces ventes allaient arriver à expiration, il restait encore des invendus, des laissés pour compte qui n’avaient pas trouvé preneur. Le prix de liquidation devenant vraiment dérisoire un simple emprunt bancaire sans apport permettait de tout couvrir et ça faisait bien mon affaire car j’avais tout un groupe d’amis, réfugiés vietnamiens, entassés dans des conditions pas possibles, qui ne pouvaient pas envisager eux-mêmes cet achat, n’ayant évidemment pas le profil pour souscrire un emprunt et qui fantasmaient grave sur ces appartements délaissés par tout le monde !!

Je souhaite préciser que mes amis sont, pour le coup, d’authentiques réfugiés politiques qui ont tous eu des membres de leur famille internés dans les camps et sur lesquels les communistes s’étaient acharnés particulièrement parce qu’ils descendaient de militaires français.

 Leur joie et leur reconnaissance se passe de commentaire lorsque l’on a su que c’était gagné ! que l’opération pourrait se réaliser !!

D’autant plus qu’on avait réussi à avoir un appartement pour chaque famille, ce qui semblait tout de même un peu dur à réaliser, et qu’ils n’osaient même pas espérer !...

Quand on se représente, même de loin, les conditions d’existence d’où ils sortaient, on comprend qu’ils avaient l’impression de se trouver soudain au paradis !!

 

 Je pense que cet épisode restera un des plus beaux souvenirs de mon existence…

 

Sur ce arriva ce qu’on appela la « politique de la Ville » de l’inénarrable Borloo, au nom de start-up branchée et à la cervelle de fail-down débranché.

Le principe en était extrêmement simple : pour avoir la paix dans les banlieues, mettons-y de l’argent.

Si ça ne suffit pas, mettons encore plus d’argent.

Et si ça ne marche toujours pas, mettons encore beaucoup, beaucoup plus d’argent : les Français sont bien assez riches pour ça !

 Dans notre ville, ce plan a été mis en œuvre avec un acharnement de fanatisme idéologique jusqu’à ses ultimes conséquences…

Conséquences en terme de sommes englouties dans des puits sans fond, uniquement.

En terme de paix civile, aucun effet, bien sûr.

 Nous avions entendu parler, comme tout le monde, de cette « Politique de la Ville » et des plans de « réhabilitation » qu’elle impliquait et nous n’y avions pas prêté spécialement attention. Nous pensions tout bonnement que nous n’étions pas concernés par ces mesures vu que les immeubles où sont les appartements étaient, au départ, donc, des HLMs de qualité, qu’ils avaient été particulièrement bien conçus avec des matériaux inaltérables (béton armé pour toutes les parois, façades en pâte de verre etc…) et régulièrement entretenus, ils ne présentaient donc aucune dégradation et n’avaient besoin d’aucune intervention.

De plus les habitants, soit occupants de longue date, soit nouveaux propriétaires prenaient soin de leur cadre de vie et ne se manifestaient par aucune action « d’incivilité » ou de violence susceptible d’être médiatisée. La finalité de la « Politique de la Ville » : ramener le calme dans les « quartiers » ne signifiait donc rien pour nous.

 

 Oui mais seulement voilà…

 

 Quand il y a des masses énormes de pognon en vue, ça ne peut pas laisser tout le monde indifférent, forcément il y en a à qui ça donne des idées…qui se disent que l’occasion est trop belle, qu’on ne peut pas laisser échapper, sans en profiter un max, une occasion aussi unique et inespérée !!..

 Parmi les acheteurs des HLMs mis à la vente, un gros, gros requin de l’Immobilier s’est adjugé la part la plus considérable et la plus « commercialement » intéressante. Ses contours exacts sont difficiles à cerner car il achète pour partie à son nom, ou par des SCI, pour des membres de sa famille, etc.. quoi qu’il en soit, il contrôle ainsi facilement les assemblées générales de la plupart des copropriétés, malgré le dispositif sensé limiter l’influence des copropriétaires majoritaires.

 Mais surtout –le hasard fait bien les choses- ce personnage possède en propre, contrôle, ou a des « relations privilégiées » avec des entreprises intervenant dans à peu près tous les domaines de la construction et du bâtiment…

 S’il y a quelqu’un que cette histoire de « Politique de la Ville » ne risquait pas de laisser indifférent, c’est bien lui !!! Pensez : des masses énormes et quasiment incontrôlées de pognon pour financer tout et n’importe quoi, tous les travaux qu’on veut, y-a qu’à ouvrir la vanne et le fric coule plein jet comme une pompe à béton liquide de gros gabarit !!

 Faut se mettre une seconde à sa place : ça ne pouvait que lui chauffer sérieusement la tête !! Et puis, surtout, le rêve de tout entrepreneur : pas de client regardant et près de ses sous qui vous oblige à serrer les budgets et les devis !... Ici, tout le monde s’en fout !

On peut évaluer les travaux n’importe quel prix, deux, trois fois le prix du marché, davantage même ! L’état s’en fout, l’Adjoint au Maire en charge du dossier s’en fout, l’administratif qui gère la « Politique de la Ville » s’en fout.

 Certes il restait bien, en principe, deux ou trois petites difficultés à résoudre… D’abord, les immeubles n’avaient besoin de rien. Ensuite la rue d’HLMs, bien que constituée d’immeubles identiques, est subdivisée, vu leur nombre, en plusieurs copropriétés indépendantes et notre homme n’a pas la majorité dans toutes… Mais un personnage de l’envergure, et aussi honorablement connu, que notre gros requin se faisait fort de pulvériser ces objections d’un revers de la main. D’un revers de main accompagné de quelques liasses, bien sûr, il a du répondant dans ce domaine.

 

 Pour ce qui est des travaux à faire, la solution serait vite trouvée : puisqu’il n’y a besoin de rien en particulier, pourquoi choisir de faire telle chose plutôt que telle autre ?? selon quel critère ? Le plus simple (et le plus rémunérateur) n’était-il pas de tout refaire, des sous-sols aux toitures et des façades extérieures aux installations électriques, aux systèmes de ventilation et de chauffage ? Tout cela déjà parfaitement opérationnel et en bon état. Bien sûr la note serait phénoménale, mais n’est-ce point l’Etat qui paye ? C'est-à-dire personne (c'est-à-dire, surtout, tout le monde !..).

 Enfin, l’état qui paye, pour une bonne part, oui. Restait tout de même 20% à la charge des copropriétaires, et 20% d’une somme énorme, ça ne fait pas rien, entre 5 000 et 10 000 euros par appartement, selon les tantièmes, c'est-à-dire très au delà des possibilités de la plupart des copropriétaires. Surtout pour des interventions inutiles et funestes.

 Funestes, car cette masse de travaux lucratifs n’est pas seulement inutile : Comme les immeubles avaient été particulièrement bien conçus au départ, tout ce qu’on modifie a de grandes chances d’être moins bien, forcément. Quelques exemple, sans entrer dans des détails techniques fastidieux : les murs des cages d’escalier sont recouverts d’une peinture antibruit sympa et efficace (assez…). Comment faire du très cher ? en virant la peinture anti-bruit et en collant des mosaïques directement sur le béton armé !!!

Très cher, donc, mais également intenable pour les habitants qui n’auront plus qu’à vivre avec des boules Quiés dans les oreilles ! Big Requin s’en contrefiche, il n’habite pas là, bien sûr ! Quand aux façades extérieures, un modèle du genre, inaltérables, très au-delà des standards de la construction actuelle, la solution la plus rémunératrice consistera à les recouvrir de plaques maintenues par des ferrailles, le genre de truc qui commence à se déglinguer au bout de 10-15 ans et qui oblige, soit à des travaux de réparation-maintenance très coûteux (tiroir caisse) soit à raser les immeubles…pour faire de superbes promotions à la place, bien sûr.

Ça « tombe » bien (c’est le cas de le dire !), la construction, c’est son domaine…

 

Tout, aussi débile. Tout, aussi nuisible. Tout, aussi cher.

 

Restait à affronter l’assemblée générale avec un tel projet !!!

Et là, il allait y avoir du sport en perspective !...

 

 Certes, Gros Requin, ses hommes de main et ceux qui partagent les mêmes « intérêts » atteignent voire dépassent les 50% des voix à l’assemblée générale de presque toutes les copropriétés. Seulement il y a deux types de majorités selon le genre de travaux.

 Pour les travaux indispensables, c'est-à-dire les travaux nécessaires pour maintenir l’immeuble dans son état d’habitabilité, la majorité simple de 50% des « tantièmes » suffit. Ces travaux correspondent à « l’article 25 » de la loi qui organise les votes des assemblées générales de copropriétés.

 En revanche, pour tous les travaux qui ne sont pas strictement indispensables et ne constituent donc que des travaux dits « d’amélioration » (même s’ils n’améliorent rien du tout), la double majorité, deux tiers des voix, est nécessaire pour qu’ils soient adoptés. Tous ces travaux correspondent à « l’article 26 » de la loi.

 Et c’est cette disposition-là de la loi qui était sensée embêter Big Requin et nous donnait bon espoir d’échapper au pire puisque tous ces travaux parfaitement inutiles, c'est-à-dire nuisibles pour être plus précis, ne pouvaient, au mieux, être considérés que comme travaux « d’amélioration », c'est-à-dire de l’article 26 de la loi. Leur liste avait d’ailleurs été calquée sur les exemples donnés à propos de l’article 26, pour suggérer plus efficacement, selon la pensée de Big Requin et son équipe, qu’ils constituaient bien une véritable amélioration. Deux tiers des voix, donc, et là, comme tous ceux qui ne palpaient pas à leur combine étaient très remontés contre ces dépenses de fou, nous avions fait nos comptes : ça ne devait pas passer !...

 Inutile de dire qu’ils ont mis le paquet à l’assemblée générale !!!

On a absolument tout vu en matière de mauvaise foi, de pressions psychologiques, d’intimidation pour empêcher les opposants d’exprimer leur vote public à main levée !...

Mais le danger pour les gens honnêtes était trop fort : tout perdre pour la plupart, faute de pouvoir payer, et donc leur harcèlement et toutes leurs irrégularités n’ont pas réussi à vaincre l’arithmétique…

Les deux tiers des voix n’étaient pas atteints, nous étions donc sauvés.

 En principe, oui.

Mais Gros Requin ne serait pas arrivé à la position prépondérante qui est la sienne s’il se laissait arrêter par des obstacles de cette nature. Surtout des obstacles légaux !! Et ici l’enjeu est vraiment trop important, il est hors de question de se laisser arrêter par un vote négatif.

 Vous l’aurez compris, le Requin de l’immobilier a réussi, malgré tout, malgré l’obstacle infranchissable, en apparence, du rejet de l’assemblée générale, à faire faire ses travaux… Et là, j’aimerai vous proposer un petit jeu, parce que l’intérêt de la solution en vaut vraiment la peine !

 

Voici la question du Quizz :

« Comment Big Requin a-t-il réussi à imposer ses travaux néfastes et ruineux malgré le vote négatif de l’assemblée générale ? »

 

 Je vous en prie, faites le jeu honnêtement ! Arrêtez de lire et cherchez, imaginez…

 Lâchez-vous ! Imaginez les trucs les plus tordus, les plus délirants, les plus inimaginables !!! Plus c’est fou ; fou, plus vous avez de chances d’approcher de la vérité !

 

 Ça y est ? vous avez votre réponse ?

 Tout le monde a sa réponse ?

 Je suis sûr que sur des milliers de lecteurs, pas un n’aura osé imaginer ce qui s’est réellement passé.

 

 Voici donc comment Big Requin s’y est pris.

 Tout d’abord, comme chacun sait, le procès-verbal relatif à une assemblée générale doit être adressé aux copropriétaires dans les deux mois à compter de la date de l’assemblée.

Deux mois étant passés après l’AG qui avait enregistré notre vote négatif aux travaux du Gros Requin, nous étions étonnés de n’avoir toujours rien reçu… Mais, accoutumés à la gestion brouillonne et je-m’en-foutiste du syndic, nous avions attribué ce dépassement du délai légal à une simple négligence…

Plusieurs mois passèrent ainsi…

Ce coup-ci ce n’était plus de la négligence, mais un oubli pur et simple ! Connaissant le personnage, on était encore dans le domaine du plausible…

 En fait, ils n’avaient pas oublié du tout ! C’était même, au contraire, très bien calculé… L’assemblée générale ayant eu lieu en février, le syndic a envoyés les procès-verbaux relatifs à cette assemblée…le 2 juillet !!!

au début des vacances ! Les P.V. étant envoyé en recommandé, et les destinataires étant supposés être partis, ils auraient fait poste-restante pendant quinze jours, puis seraient retournés tranquillement vers leur expéditeur !!

Bien imaginé !

A part que, ce que n’avait pas bien compris Gros Requin et son syndic-toutou, les pauvres copropriétaires qui n’avaient pas voulu être ruinés par ses travaux n’étaient pas tellement du genre à s’offrir des vacances longues, lointaines et fastueuses !!! Tout au plus quelques allers-retours dans la journée à la plage la plus proche…

Ils ont donc réceptionné l’envoi recommandé, l’ont ouvert, et ont compris pourquoi il avait été posté au début des vacances d’été, pour une A.G. s’étant déroulée en plein hiver…

G.R. et ses complices n’avaient rien trouvé de plus intelligent que d’écrire…que j’avais voté POUR leurs travaux ! ! !

Ils avaient comptabilisé mes voix, correspondant aux appartements où logent mes amis vietnamiens, dans les votes favorables à leurs travaux…

On était vraiment en plein délire et personne n’aurait imaginé qu’ils puissent inventer un truc aussi débile et aussi énorme, vu que j’avais crié pendant toute l’assemblé pour dénoncer leurs magouilles, encourager les opposants à manifester leur vote malgré les menaces verbales et physiques et que j’avais même dû me réfugier à l’extérieur de la salle un moment pour ne pas être agressé !!

Avec mes voix positives, ils se constituaient une superbe et authentique majorité des deux tiers !!

 Dingue.

 

Bon, cela dit, nous vivons quand même, en principe, dans un état de droit et il y a des tribunaux qui sont sensés sanctionner ce genre d’aberration…

D’autant que le dossier était rien moins qu’accablant, jugez plutôt : D’abord une seule et unique assemblé générale pour toutes les copropriétés regroupées de la rue d’HLMs, ce qui est absolument illégal, mais regrouper les copropriétés permettait aux Dents de l’Amer et à ses sbires de faire pression sur tous les copropriétaires concernés par le projet et de décourager les velléités d’opposition dans une salle immense et manipulée.

Ensuite, l’envoi des P.V. comptes-rendus d’assemblée cinq mois plus tard, c'est-à-dire avec la bagatelle de 3 mois de plus que le délai maximum autorisé.

De plus pour être valables, les P.V. doivent, bien évidemment être paraphés par les trois secrétaires de l’A.G. qui certifient que tout ce qui a été écrit est bien conforme à ce qui s’est passé, or, bien entendu, aucun secrétaire n’a voulu signer un document aussi manifestement mensonger et grotesque. Absence des signatures obligatoires, donc. Un « blanc » à tous les emplacements de signatures sur le document !!!

 Déjà à ce niveau, n’importe quel juge digne de ce nom ne pouvait que constater la nullité de l’A.G. (c'est-à-dire des A.G. regroupées !!!) avant même de commencer à examiner la question sur le fond !

Surtout avec une telle mauvaise foi ! Une volonté si manifeste de tromper les gens et d’abuser la justice !!

 

 D’où, re-quizz : « Comment la juge du T.G.I. a-t-elle jugé, en son âme et conscience, l’affaire « Requin de l’Immobilier », cet homme honorable, influent, munificent, même ? »

 Tout le monde est assis ?

 Voilà :

Tout d’abord, elle n’a fait aucune réserve sur toutes les irrégularité invalidant l’assemblé : pour elle, tout s’est passé impeccablement.

Ensuite, pour le fond, pour l’inversion de mon vote, évidemment, elle ne pouvait pas dire qu’on ne l’avait pas inversé puisque c’était l’objet même du procès et que tous les témoins étaient là pour le dire !

Elle a donc reconnu que mon vote avaient été « mal comptabilisé par erreur » ( !!!) mais que cela ne changeait rien au résultat…

… CAR LES TRAVAUX

N’AVAIENT BESOIN

QUE DE LA MAJORITE SIMPLE : 50%

ETANT INDISPENSABLE ET RELEVANT DONC

DE L’ARTICLE 25 !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 Je rappelle que la liste des travaux proposés au vote reproduisait exactement tous les exemples de travaux cités dans l’article 26 de la fameuse loi comme travaux « d’amélioration » nécessitant la double majorité.

 

 C’est impossible ?

Oui, c’est légalement tout à fait impossible, mais elle n’a pas pu trouver mieux…

C’est vraiment honteux, scandaleux et abject le niveau d’impunité dont bénéficient des individus qui ont tellement de pouvoir !!!

Pouvoir prononcer une énormité aussi hallucinante « au nom du Peuple Français », comme il se doit, sans aucun risque !! Sans rien avoir à redouter de son Administration…

Sans que personne ne risque de lui demander les « raisons » d’un tel verdict !..

C’est proprement impensable…

Car ce n’est pas tout ! tenez vous bien, A priori, pourtant, « on » ne lui en demandait pas davantage ! Big Requin avait les mains libres, c’est tout ce qu’il voulait !!

 Mais emportée par un zèle indécent, elle a voulu faire preuve d’encore plus de bonne volonté ; jusqu’à un niveau absurde, incompréhensible, gênant pour tout le monde, même pour ses « amis ».

 Ainsi, ayant donc commencé par déclarer valide une assemblée générale qui était nulle ipso facto, non seulement elle n’a pas condamné les falsificateurs Big Requin et son syndic-toutou qui avaient inversé le vote de l’assemblée, ce qui n’est déjà pas rien au niveau de la probité morale,

non seulement elle a confirmé dans les faits cette inversion de vote en autorisant, contrairement à l’évidence de la loi des travaux qui avaient été rejetés par l’assemblée, mais elle a pas craint d’aller jusqu’à me condamner, moi, la victime de toutes ces manœuvres, pour avoir voulu empêcher Big Requin et sa bande de s’en mettre plein les poches au préjudice de l’Etat et des copropriétaires modestes.

Elle m’a condamné, moi la victime, à leur verser de substantiels Dommages Intérêts !!!

 Vous lisez bien, vous ne rêvez pas.

A ce niveau de l’affaire, plusieurs amis de la juge et de ses commanditaires s’en sont désolidarisés, trouvant que la chose allait vraiment trop loin, que ça devenait indécent et malsain.

(Beaucoup de personnes ont intérêt, à divers titres, à ce que ces travaux se réalisent…en fait, tout le monde !... sauf les habitants des lieux ! … et … les contribuables, bien sûr !

Cela ne signifie pas pour autant que tout le monde soit disposé à s’associer, moralement, à de tels procédés !!)

Je crois pouvoir affirmer que G.R. lui-même, aurait préféré un jugement plus « discret », moins provocant et moins grotesque…D’autant que la somme qu’il s’est vu gracieusement attribuée par la « Justice » Française, très lourde pour moi, ne signifie rien par rapport à sa fortune…la seule chose qu’il voulait, en toute logique, était de pouvoir faire ses travaux !

 Pour ce qui me concerne, le message des Dommages-Intérêts à payer en plus était tout à fait claire : la juge avaient simplement voulu me signifier très fortement que beaucoup trop de monde avait intérêt à ce que ces travaux se fassent, qu’ils ne reculeraient devant rien, j’en avais la preuve avec un tel jugement, et que par conséquent si j’avais des velléités de faire appel, ce serait exactement pareil à part que ça serait pire : j’aurai encore plus à payer !... pour ne parler que des tracasseries financières…que le plus sage était donc que je m’écrase dans l’intérêt de tout le monde…y compris le mien.

 L’huissier à qui a été confiée la noble tâche de m’extorquer des sous par tous les moyens, tout à fait conscient, d’ailleurs, de la haute valeur judiciaire du jugement qu’il se proposait de mettre à exécution, a vite vu ses espoirs de gains énormes cruellement démentis !!

Ce qui s’annonçait comme un gros coup, vu l’énormité des sommes que l’on voulait me faire donner (près de 100 000€ en tout !) s’est avéré un coup foireux, complètement minable, un vrai désespoir d’huissier ! Surtout d’huissier épris de Justice et de Bien Commun (et aussi de biens privés, bien entendu…) : je n’avais aucun bien à saisir et mon compte en banque a la fâcheuse habitude de travailler plutôt en négatif qu’en positif !...

 Mais « mon » huissier, particulièrement actif, pugnace, combatif –une belle nature- n’allait pas baisser les bras et s’avouer vaincu pour autant…

Trop épris de Justice et de Bien Commun, il s’est tenu le petit raisonnement suivant : « ce minable, ce pouilleux n’a pas le sou, pourtant il faut bien qu’il rembourse la banque, paye les charges (coquettes) du syndic, les taxes foncières etc… donc, nécessairement, ses « locataires » doivent bien participer à hauteur de ces frais… »

 Le raisonnement, en lui-même, était tout à fait correct…ce qui va suivre, beaucoup moins.

Il s’est donc transporté illico dans les HLMs avec un stock de papier à en-tête avec tous les insignes bizarroïdes qui font peur, les tampons, les mots « Justice » en gros partout, bien sûr (moins on s’en inquiète, plus on en parle), le tribunal ceci, le Juge cela, et tout le bazar habituel, et il a fait la tournée des popotes !!

Mes amis vietnamiens, terrifiés par tout ce qui prend l’allure d’une persécution légale et officielle, on le serait à moins, ne comprenaient rien à l’affaire, ne comprenaient pas ce que voulaient ces individus à la mine patibulaire munis de papiers officiels et envisageaient l’une après l’autre les hypothèses les plus folles et les plus alarmantes, que la « Justice » Vietnamienne (qui, décidément, n’a pas grand-chose à envier à la nôtre) avait retrouvé leurs traces, qu’ils allaient être extradés, etc.. etc..

Dans l’incompréhension complète de cette affaire et de ce qui leur arrivait, toutes les hypothèses étaient envisageables…

 C’est alors qu’il se produisit l’impensable.

Quand une « République » qui se gargarise de « Droits de l’Homme » à longueur de journées est capable d’en arriver là dans ses agissements réels, en toute légalité et en toute « Justice », on a plus qu’un droit : un devoir de résistance.

 Confrontée à la difficulté de faire saisir à leurs hôtes qu’elle n’en voulait qu’à leur argent, l’équipe de l’huissier s’est adressée à leurs enfants !!! Lesquels maîtrisent sans problème le vietnamien et le français..

Adaptant leur langage pour le rendre compréhensible à un auditoire très jeune (moins de 10 ans ! Pour la plupart !!) ils leur ont expliqué que leurs parents devaient leur donner de l’argent, sinon ils iraient en prison (« tu vois ce papier ?... ») que la police viendrait les chercher, qu’on les enlèveraient à leurs parents qui iraient au Tribunal etc.. etc..

 

 …Ben oui je sais…dans le feu de l’action on se lâche un peu…les paroles dépassent la pensée, c’est bien connu… Mais aussi, là, c’est pour la bonne cause : c’est pour gagner du fric, beaucoup de fric : on peut bien traumatiser un peu quelques enfants…

…Et puis il fallait bien arriver à faire comprendre à ces pauvres petits (« on en a pitié, nous aussi, faut pas croire… ») que c’était vraiment très important pour eux !

 

Je fus littéralement consterné…sonné d’incompréhension et de stupeur !!!…

Je n’aurai jamais pu imaginer que l’appât du gain puisse faire faire à des gens en principe normaux, ayant une tête, deux bras et deux jambes comme tout le monde, de telles ignominies…

J’écrivais sur-le-champ à l’huissier pour lui signifier qu’à partir de cet instant mes «locataires»-amis étaient logés à titre entièrement gracieux, qu’ils n’étaient plus redevable de quoi que ce soit, pour qu’il ne puisse plus aller les harceler chez eux. J’écrivais en tremblant d’indignation et de fureur contre un tel individu, au point d’avoir du mal à former lisiblement mes lettres !…

 

Enfin, j’ai dû néanmoins être assez explicite et lisible, car après avoir fait ses vérifications, le fait est qu’il s’est calmé…de ce côté-là !…

Mais la situation n’en était pas plus simple pour autant !! Dans l’impossibilité, désormais, d’assurer toutes les dépenses courantes relatives à ces appartements, il fallait trouver une solution au plus tôt car la saisie viendrait rapidement !!!

 

La « Justice » ayant décidé que ces travaux illégaux et sans majorité devaient avoir lieu coûte que coûte puisqu’ils étaient éminemment profitable au Gros Requin local, il ne restait plus qu’à trouver une source de financement, d’une manière ou d’une autre.

Cette « Politique de la Ville » étant, comme son nom l’indique, d’origine essentiellement politique, je me tournai alors, tout naturellement, vers les politiques. D’autant plus que la configuration du paysage politique me semblait tout à fait favorable, avec une Municipalité de Droite, un Conseil Général de Gauche, les deux intervenants dans le financement de la Politique de la Ville, et les deux, bien sûr, rivalisant de déclarations et de documents pour affirmer que c’étaient eux les véritables et efficaces amis du peuple et des défavorisés…

Les sommes attribuées par ces deux assemblées à la « Politique de la Ville » et dont ils se vantaient à longueur de publications étaient effectivement considérables, il était donc tout-à-fait légitime de les informer en détail de la destination réelle de ces sommes et des effets pervers de cette distribution massive et incontrôlée de fric.

 J’allai trouver, tout d’abord, l’adjointe au Maire en charge des Affaires Sociales car c’est elle qui se mettait le plus en avant dans cette affaire et parce que Gros Requin et ses sbires se référaient constamment à son soutient total et inconditionnel (ainsi, soit dit en passant, qu’à celui du Président de la Communauté de Commerce, personnage politique national de premier plan). En toute logique, évidemment, elle devait être la première au courant de toutes ces magouilles, mais l’insistance même avec laquelle le gang immobilier la mettait en avant, comme l’approuvant sans réserve, pouvait l’inciter à trouver une solution financière pour les appartements menacés et éviter ainsi le scandale…

Madame Le-Cœur-sur-la-Main, toujours en train de faire un sourire parc-ci, de verser une petite larme par là, sur les défavorisés, les exclus, les vulnérables, j’en oublie, a donc été destinataire du dossier complet avec l’indication précise des trente appartements qui allaient être saisis : ceux des Vietnamiens et ceux de tous les copropriétaires occupants peu fortunés : saisis pour financer les travaux illégaux, contraires à l’Ordre Public, mais éminemment lucratifs de Big Requin. Lequel gros requin ne jure que par elle et par son soutient enthousiaste !…

Les choses se présentaient, semble-t-il, de façon à rendre son chemisier Cacharel légèrement moite…

Mais ces gens-là sont décidément invulnérables !…

Sans doute n’est-elle qu’un rouage, pas forcément « intéressé » elle-même, d’ailleurs, d’un système la dépassant, et se sentait-elle suffisamment à l’abris sous la stature de premier plan du Président de la Communauté de Commerce, déjà évoqué, et surtout totalement couverte par la déclaration de « Justice » me condamnant…

Quand aux familles directement menacées d’être expulsées de chez elles, inutile de dire qu’elle n’en avait rien, mais alors pour le coup, rien à cirer.

Rien de rien.

D’ailleurs, ses escarpins sont vernis, ils n’ont donc pas besoin d’être cirés.

 Restait donc la ressource du Conseil Général.

Et là, avec une forte majorité de Gauche, c’était plusieurs dizaines de Conseillers Généraux que j’allait pouvoir toucher, remuer, de quoi provoquer un séisme local !

Je ne lésinai donc pas sur les moyens : dossier complet adressé à chaque conseiller ! Attention le choc ! Une véritable bombe, la municipalité allait sauter aussi allègrement que les bouchons de champagne qui avaient salué la décision de « Justice » imposant les travaux contre le Droit.

 Les yeux fixés sur mon sismographe, j’attendais le séisme imminent, le Boum.

 J’attends encore…

Sur des dizaines de conseillers généraux de Gauche, pas un n’a manifesté la moindre compassion pour les trente familles (plus d’une centaine de personnes, donc) qui vont être expulsées et se retrouver sur le trottoir, avec leurs affaires dans un chariot de super-marché (ça tombe bien, il y en a beaucoup dans le quartier). Pas un qui ait manifesté la moindre indignation pour les procédés immo-judiciaires qui avaient permis d’en arriver là, pas un qui ait manifesté la moindre intention d’essayer de trouver une solution à cette situation dramatique…

Pas un !

Zéro sur plusieurs dizaines, ça fait pas énorme comme proportion…

J’ai vraiment compris la signification profonde du mot « Fraternité » dans la devise de la République Française : Droite, Gauche, Justice : tous unis dans la grande Fraternité de ceux qui ont le pouvoir, en jouissent et se foutent pas mal du bas peuple.

Le Conseil Général avaient largement de quoi faire sauter la Municipalité qu’il convoite, cela va sans dire, mais la Fraternité Républicaine a été la plus forte : leur programme à tous est exactement le même : se faire élire ou réélire, et leurs divergences d’intérêts personnels ne sauraient remettre en cause leur égal attachement au système…

 

Le plus comique dans l’histoire, le petit clin d’œil du sort, est que le Conseil Général avait justement sa communication médiatique et promotionnelle sur « le logement » et « la protection de l’enfance »… !

Ca fait rêver…

Bon j’essaie de prendre les choses au second degré, que l’humour, au moins, qui ne dépend que de nous, ne perde pas ses droits… Mais en fait, tout le monde le comprend, je suis profondément affecté et anéanti par cette histoire, écoeuré surtout d’un tel abîme d’injustice, d’hypocrisie, de cynisme ignoble où ce sont toujours les plus abjects qui cherchent à ce montrer les plus propres sur eux.

 Il n’y a pas à dire, on se fout vraiment des gens, et sous toutes leurs facettes !

les électeurs !… n’en parlons pas ! les contribuables… de plus en plus « tribuables » ! les Téléspectateurs ! ! ! etc… le Français Moyen actuel, sous tous ses aspects est vraiment, vraiment traité comme un sous-citoyen qui n’est bon qu’à payer et dont les Puissants peuvent se foutre indéfiniment sans le moindre risque…

 Ça m’a tellement détruit de prendre conscience de tout cela avec une telle violence que j’ai développé un cancer de « somatisation » - comme disent les médecins – qui progresse à grand pas et que je n’en ai plus pour très longtemps.

Dans un sens, je suis presque soulagé de quitter un tel monde. Mais je n’aurai qu’un regret, c’est de ne pas avoir pu régler et sécuriser la situation de tous mes amis vietnamiens avant de partir…

La procédure de saisie-vente des appartements est engagée, mais si quelques-uns d’entre vous peuvent envoyer le prix d’une « bière » (je souhaite prendre ma revanche par l’humour, jusqu’au dernier moment, même si c’est de l’humour noir !) Si je pouvais les arracher aux mains des spéculateurs, des requins, des juges et des huissiers, de tous les profiteurs de la détresse de leurs frères qui ont la Justice pour eux, je serais vraiment, vraiment heureux !

Voir la page : http://injustice.chez-alice.fr

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Justice injustice et logement
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